l’ijd et la rythmique

“On n’écoute pas la musique uniquement avec les oreilles, on l’entend résonner dans le corps tout entier, dans le cerveau et dans le cœur”
— Emile Jaques-Dalcroze, Notes Bariolées

qu’est-ce que la rythmique?

La rythmique Jaques-Dalcroze est une pédagogie active et musicale fondée sur le mouvement corporel. L’élève (enfant, adulte, ou professionnel) est amené à ressentir ce qu’il entend grâce à l’interprétation corporelle des sons et des rythmes joués par l’enseignant.

La stimulation de sa motricité globale lui permet de vivre son corps comme premier instrument de musique, celui par lequel la musicalité est ressentie et transmise.

singularité

Ressentir la musique dans son corps. Tel est le pilier de cette démarche éducative globale qui allie corps et esprit. La rythmique révèle les liens naturels qui existent entre le mouvement corporel et le mouvement musical – et l’apprentissage du solfège et d’un instrument.

Au-delà de l’apprentissage musical proprement dit, la méthode dalcrozienne pose très vite chez l’enfant, même s’il n’en est pas conscient, les bases d’écoute, de motricité et de sociabilité utiles dans de nombreux domaines.

la leçon «type»

La méthode, éprouvée depuis près de 150 ans, repose sur un ensemble de principes pédagogiques fondamentaux.

  1. mise en train
    Chaque élément musical nouveau, particulièrement dans le domaine du rythme, est travaillé corporellement, avec un soutien musical. L’enfant l’éprouve d’abord de façon intuitive. Puis, à travers des exercices ludiques mobilisant toutes les formes de mouvement (course, marche, danse), il prend progressivement conscience, de ce qu’il fait.
  2. travail sur un thème
    Ces mêmes éléments, intégrés grâce au mouvement et à la musique, sont identifiés, nommés et illustrés. Les enseignants assurent, de ce fait, la mise en place de liens forts entre pratique et théorie.
  3. jeux et chorégraphie
    Les acquisitions nouvelles sont consolidées par des mises en situation originales faisant intervenir la musique, des histoires, des jeux et divers supports du cours.

bienfaits

L’élève est amené – de manière active et ludique – à apprivoiser les éléments qui composent la musique, à les analyser puis à en jouer dans l’espace, à travers l’improvisation musicale et corporelle.

Il est conduit dans ses apprentissages du connu vers l’inconnu, du facile vers le plus difficile. L’élève développe ainsi, au fil des leçons, des facultés sur lesquelles il pourra compter toute sa vie:

  • musicalité, sens du rythme et du mouvement
  • solfège
  • bien être physique et psychique
  • imagination et créativité
  • aisance sociale
  • aisance en public
  • affirmation de soi
  • équilibre, détente, relaxation
  • agilité intellectuelle et physique
  • concentration

applications variées

La polyvalence de cette pédagogie musicale, qui fait intervenir aussi bien la musique que le mouvement, en fait un moyen d’expression qui se décline dans des registres variés : improvisation (dès le plus jeune âge), mouvement (expression danse, théâtre) et instrument (percussion, piano).

A Genève, la rythmique est bien connue à l’école primaire pour favoriser l’éducation générale des enfants. Elle est aussi enseignée dans les écoles de musique en tant que formation musicale, dont celle de l’institut Jaques-Dalcroze.

Au-delà de sa vocation première, l’apprentissage de la musique, la rythmique a considérablement étendu son champ d’application ces dernières années, notamment dans le domaine de la santé.

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universalité

La rythmique est enseignée dans plus de 40 centres, répartis dans 20 pays et sur 4 continents.

Des centaines de personnes de l’étranger participent chaque année aux visites, cours d’été et congrès internationaux organisés par le centre de Genève. Les professeurs de l’IJD, effectuent quant à eux des séjours à l’étranger dans un but de formation et de diffusion de la méthode.

l’ijd en quelques chiffres

  • plus de 2’600 élèves
  • 32 cours au programme
  • environ 70 enseignants
  • 80 pianos
  • 400 tambourins
  • plus de 300’000 jeunes y ont été initiés à la musique à ce jour
  • 13 centres d’enseignement répartis sur l’ensemble du canton

origines de la rythmique

Les premières années du vingtième siècle voient le développement des idées pédagogiques d’Emile Jaques-Dalcroze dont le but est de réconcilier l’expression musicale et l’expression corporelle.
En 1898 déjà Jaques-Dalcroze écrivait : “Je me prends à rêver d’une éducation musicale dans laquelle le corps jouerait lui-même le rôle d’intermédiaire entre les sons et notre pensée, et deviendrait l’instrument direct de nos sentiments”.

C’est donc à cette harmonisation de l’audition intérieure, de la pensée et du geste, à cet équilibre entre émotion et action que Jaques-Dalcroze va désormais consacrer toute son énergie, son travail aboutissant, vers 1903, à la création de la Gymnastique Rythmique. Seul, puis avec l’aide de disciples toujours plus nombreux, il cherche, expérimente, puis, codifie ses idées dans une vaste Méthode Jaques-Dalcroze pour le développement de l’instinct rythmique, du sens auditif et du sentiment tonal.

Les idées dalcroziennes rejoignent un idéal partagé par de nombreuses autres personnalités soucieuses de faire entrer l’air et le soleil dans la vie et l’éducation et libérer celle-ci des carcans qui la régissent, tels Edouard Claparède, Maria Montessori, Pierre de Coubertin, ou Robert Baden Powell.
Parallèlement, le monde de la danse cherche également la libération du corps et l’affranchissement des conventions étroites qui régissent le ballet classique. C’est dire si les idées de Jaques-Dalcroze arrivent à un moment où elles ont toutes les chances de recevoir l’accueil le plus favorable.

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